
L'abbaye Saint-Vincent, monument symbole de la cité médiévale
laonnoise, a été la proie des flammes hier après-midi. Toute la toiture du
logis abbatial est partie en fumée. L'incendie serait d'origine criminelle.
TRISTESSE et consternation pouvaient se lire hier sur le visage des Laonnois
assistant impuissants au festin des flammes au niveau de l'abbaye
Saint-Vincent, alors que se préparaient les festivités des Médiévales.
En quelques minutes, la toiture du logis abbatial, datant du 18e siècle, va
partir en fumée. La charpente d'époque, très sèche, va se consumer comme un
fétu de paille, dans un crépitement assourdissant.
Le plancher du grenier ne tiendra pas non plus, s'effondrant dans un grondement
proche du gémissement.
A l'arrivée des pompiers, la toiture est déjà totalement embrasée.
La structure qui menace empêche toute intervention à l'intérieur. Les sapeurs
ne peuvent que noyer le bâtiment au moyen de plusieurs lances.
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Au total, ce sont une quarantaine d'hommes, de Laon, La Fère et Crécy-sur-Serre
qui vont opérer.
Le feu a été rapidement maîtrisé, mais le drame était joué cependant.
Les lieux ont en effet été abandonnés par l'armée en 1993.
La toiture qui a brûlé néanmoins était neuve, mettant le bâtiment hors d'eau.
L'acquéreur a prévu d'y faire des logements, avec derrière un hôtel de standing,
mais aussi tout autour des maisons.
Le site fait il est vrai sept hectares, avec une histoire qui va du Moyen âge
au 20e siècle.
C'est dire l'attachement des Laonnois pour ce lieu extraordinaire, au cœur de
débats souvent passionnés.
Hier, le préfet, Stéphane Fratacci ; la directrice départementale de la
sécurité publique, Laurence Béguin ; le procureur de la République, Olivier
Hussenet, et de nombreux représentants de la mairie étaient sur les lieux.
Tous évoquaient un diagnostic rapide nécessaire de l'architecte des bâtiments
de France pour voir quelles mesures conservatoires doivent être prises au plus
tôt.
L'important était de savoir si la façade avait notamment souffert. Il semble
que non même si l'aile ouest présente des signes plus inquiétants.
Les policiers ont bien sûr également ouvert une enquête. L'origine criminelle
du sinistre ne semble faire aucun doute.
C'est une riveraine qui aurait appelé les pompiers à 16 h 39. Elle aurait
évoqué trois jeunes d'une quinzaine d'années qui seraient sortis du bâtiment.
Un appel à témoins est lancé. Les personnes sont invitées à joindre le
commissariat.
Par ailleurs, la mairie devait assurer un gardiennage du site pour éviter les
alllées et venues des curieux, pour des raisons évidentes de sécurité.
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